?
Il
y a déjà presque un siècle, avec "L'art des bruits" (1913), Luigi
Rossolo remettait profondément en cause le rôle des bruits dans la
musique. Puis, sous l'impulsion de Pierre Schaeffer, la place du son
enregistré dans la musique était totalement réinventée. Ensuite, sous
l'impulsion de nombreux compositeurs (en France avec le GRM ou
l'IRCAM), la "musique concrète" s'est enrichie des apports de la
musique électronique et aujourd'hui, avec la démocratisation de
l'informatique et des progrès technologiques vertigineux, c'est chacun
de nous qui s'empare des nouveaux enjeux de la vidéo ou de la musique
expérimentale. De nombreux artistes de musique populaire utilisent
désormais indifféremment sons, "bruits", techniques électroacoustiques
ou instruments traditionnels, et conçoivent la vidéo comme un support
essentiel de leurs propos.
Les quatre musiciens de l'Oreille
Paupière emploient eux aussi ces techniques et interrogent leurs
capacités à intégrer la remise en cause permanente qu'est
l'improvisation. Ils découvrent et réinventent avec le public la
musique des lieux, villes, quartiers, gares, écoles, au gré
d’'improvisations autour, avec, contre, sur des captations sonores et
vidéo réalisées en amont de l'évènement. Chaque concert est ainsi une
proposition originale tant sur le plan visuel que sonore.
En
somme, en donnant à entendre et à voir l'environnement quotidien du
public, en interrogeant la mémoire collective des spectateurs, c'est
tout simplement l'ici et maintenant du spectateur, mais aussi le rôle
social du spectacle vivant, qu'ils proposent de réinventer.
De
plus, L'Oreille Paupière propose une plate forme contemporaine
d'expression poétique. La récolte de vidéo ou de sons via internet
(voir liens et contacts) donne lieu à des concerts "participatifs" ou
chaque spectateur est l'artisan de l'évènement, s'y reconnaissant,
distinguant et construisant son regard et son écoute.
Internet
permet aussi de diffuser des petites "vidéosons", "Hai ku modernes"
réalisés à partir d'images ou de sons captées par le groupe ou par des
"internautes". Ces petites pièces sont accessibles par un grand nombre
de personnes et interrogent à travers l'acte de captation, du regard,
de l'écoute la relation à l'espace du quotidien, du discret, de
l'oublié ou de l'in-sondé, autant que la capacité d'expression de
chacun à l'aune de cet aujourd'hui technologique.
Brice Pichard, trompette, effets. Musicien
de formation classique, issu du CNSMDP, son ouverture musicale l'amène à prendre part
à des projets d'esthétiques hétéroclites. Le quintet de jazz LSP, dont il réalise toutes les compositions, l’orchestre du Compositeur
Libanais Marcel Khalife, Al mayadine, le «Spring Septet » groupe de fusion, aux cotés, entre autres de Rami Khalifé (aufgang), Bashar khalifé, Olivier Llugany (la caravane passe),
le Brass
Band Aeolus, la Compagnie Espace publique, les ensembles de musique
contemporaine Ars Nova, C Barré (marseille) ou le Surnatural Orchestra, sont autant de
formations avec lesquelles il a pu se produire.
Improvisateur, il
travaillera dans le cadre de la classe d’improvisation générative du CNSMDP avec Alain Savouret, Alexandro Markeas, Barre Phillips,
Vinko Globokar, Walter Thomson et Jean Pallandre,
Interprète et compositeur, il écrit la musique de scène
pour le spectacle le Mariage de Rose pour la compagnie Sur une patte
(Danse), et participe à celle de « Je
tremble » de Joël Pommerat (les Bouffes du nord, Avignon
2008).
Il développe à travers son cursus et ses expériences
pédagogiques une réflexion sur le rôle et les rapports de la musique contemporaine dans
la société, ses lieux, ses espaces, ses structures sociales.
Titulaire du CA, Brice Pichard enseigne la trompette au Conservatoire à Rayonnement Régional de Poitiers.
Thibault Walter, électronique, vidéo
Né
en 1979, Thibault Walter étudie dans les conservatoires d'Ile de France
le piano et la direction d'orchestre, puis la composition (musique
instrumentale et électroacoustique). Il suit ensuite l'enseignement du
conservatoire national supérieur de Paris en acoustique, analyse,
esthétique et improvisation. Aujourd'hui, il enseigne le piano jazz à
l'école de musique d'Igny, participe à divers projets pédagogiques à
l'IRCAM, et organise régulièrement des ateliers de MAO et de formation
à pure-data.
Parallèlement, il s’est peu à peu spécialisé
dans l'improvisation libre et la programmation informatique, dans
divers projets mêlant théâtre, vidéo, électronique et musique
instrumentale. En tant que pianiste ou joueur d'électronique, il a joué
avec Wilfried Wendling et Grégoire Lorieux (ensemble diffraction), Lê
Quan Ninh, Hélène Breschand, Marc Baron… ; il a travaillé avec la danse
(Sidonie Rochon, Cecilia Hermosilla…) ; le théâtre (Hédi Tillette de
Clermont-Tonnerre), ou encore en tant qu’accompagnateur à la
cinémathèque française. Aujourd'hui, il travaille notamment avec Pablo
Cueco et Mirtha Pozzi, ou Guillaume Dommartin et Antoine Daurès (TAG).
En tant que vidéaste, il travaille avec le "Brice Martin Quartett" et
Jonathan Pontier, et mélange volontiers vidéo numérique, web art,
performance de cinéma en 16mm.
Gaël Ascal, contrebasse, basse
Contrebassiste,
compositeur et arrangeur, né en 1970, il suit une formation classique
en contrebasse, écriture et orchestration à l’ENM du Raincy où il
obtient plusieurs médailles d’or entre 1993 et 1995. Il étudie ensuite
le jazz à l’ENM du Val-Maubuée, puis avec Olivier Sens et Hubert Dupont
pour se tourner ensuite plus spécifiquement vers les répertoires de
création et les musiques improvisées, qu’il aborde dans des stages avec
Joëlle Léandre, Barre Phillips, Claude Tchamitchian…)
Très
impliqué dans de nombreuses collaborations inter-disciplinaires, il
écrit et interprète —ou improvise— des musiques pour :
le théâtre (pour Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, Elsa Hourcade…), le
cinéma (musiques originales de films de Djamel Ouahab, Patrick
Chamarre, accompagnement de films muets à la cinémathèque française…), la danse (sur des chorégraphies de Hélène Blanck…), la poésie (pour des lectures de Abdellatif Laâbi, Denise Desautels, Marc Delouze, Israel Eliraz…), les arts plastiques (au cours de performances avec Tio, Gabrielle Letourneux, Sakher Farzat…)
la photographie (à l’occasion d’expositions de Ernesto Timor, Philippe Bertin…).
Après
quelques excursions du côté du hard-rock (Hors De), des musiques du
monde (Zanzibar) ou de la variété (Alias Nautilus), il se produit
actuellement au sein de Fröhn (jazz contemporain), du Roland (théâtre)
et du Sexe-tête-à-corps-dès-avant (musique improvisée).
Il a par ailleurs contribué à de nombreux enregistrements pour la collection "poètes & chansons" sur le label EPM.
Il
enseigne également la formation musicale dans un conservatoire en Seine
et Marne et anime des ateliers de pratique musicale dans un institut de
formation en soins infirmiers.
Yann Joussein, batterie
Diplômé
du CNSM de Paris, Yann Joussein se produit depuis quelques années avec
ses propres groupes comme le trio DDJ, le quartet Rétroviseur, Pipeline
ou le duo Ta maman à la Cité de la musique, France musique, jazz in
Marciac, jazz à Vienne, la Défense jazz festival, Toronto IAJE, jazz am
Rhein à Köln, abbaye de Neumunster à Luxemburg, hagenfesten en Suède,
on a pu aussi l’entendre avec Aka moon, Marc Ducret, Thôt, Jim Black,
Francois Jeanneau, Barry Guy…
Adepte du free, du rock, du jazz et
du non conventionnel, il obtient un prix d’instrumentiste au concours
national de la Défense en 2007. Professeur de batterie au conservatoire
de Malakoff, il collabore aussi depuis 2006 avec le label suédois
umlaut records avec qui il tourne sur les scènes européennes. Il
partage aussi son art avec la danse, le théatre et la vidéo. Premier
disque : « DDJ » chez Umlaut records !